Inclusion : enquête auprès des enseignants

En cette rentrée scolaire, l’Ifop publie un sondage sur la scolarisation des élèves en situation de handicap, mené auprès des enseignants.

Menée auprès d’un échantillon représentatif de 601 personnes, et réalisée en le 30 juin et le 5 juillet dernier, cette enquête revient sur l’adhésion à l’école inclusive, les moyens, les freins rencontrés, la formation, les AESH. Les principaux enseignements :
• une majorité d’enseignants adhère à l’école inclusive. C’est un droit (90 %), une nécessité pour les élèves concernés (74 %), une obligation professionnelle pour les enseignants et le système scolaire (83 %). Environ 8 enseignants sur 10 considèrent que l’école inclusive est une richesse (78%), une source d’enrichissement personnel (80%) comme professionnel (75%). 68% des enseignants ayant déjà accueilli un élève en situation de handicap jugent que cela a eu un impact positif sur leur vie professionnelle. Mais celle-ci soulève de fortes appréhensions : c’est une source de travail supplémentaire (95 %), de tracas (81 %), une contrainte (80 %) et une démarche qui nécessiterait d’être d’avantage accompagnée (92 %). Invités à décrire spontanément ce qu’est l’école inclusive à leurs yeux, les enseignants évoquent avant tout les difficultés qu’ils perçoivent et le manque de moyens disponibles. Seul un quart d’entre eux déclare avoir bénéficié de formations ayant vocation à les aider à accueillir et à accompagner les élèves en situation de handicap.
• la scolarisation dans un établissement ouvert à tous les enfants est plus ou moins soutenue par les enseignants en fonction du trouble concerné et de l’expérience passée du répondant. Ainsi, la scolarisation des élèves présentant un handicap moteur, des troubles dys ou un handicap sensoriel est largement souhaitée – à 95 % pour les élèves à mobilité réduite, 88 % pour les troubles dys, 76 % pour les élèves malentendants et 73 % pour les élèves malvoyants. En revanche, seule une courte majorité juge la scolarisation inclusive souhaitable pour les élèves TSA, à 58 % et les élèves ayant une déficience intellectuelle, à 58 %. Pour les élèves ayant des troubles psychiques, l’adhésion tombe à 44 %.
• l’expérience passé des enseignants compte pour beaucoup dans ces résultats. Les enseignants qui ont eu l’occasion d’accueillir un enfant en situation de handicap au cours de leur carrière ont tendance à considérer plus positivement l’insertion de ces d’élèves ; et les enseignants ayant bénéficié de formations (26% de l’échantillon) perçoivent davantage une bonne insertion (des écarts allant jusqu’à 12 points). Les enseignants formés soutiennent également plus volontiers l’insertion des différents types de handicap au sein d’établissements ouverts à tous, par exemple s’agissant des troubles du spectre autistique : 68% des interviewés formés sont favorables à leur insertion, contre 55% des non formés.
• enfin, l’école inclusive peut-être bien accueillie si elle s’accompagne de moyens à la hauteur de ses ambitions. Parmi les trois investissements prioritaires cités en premier par les enseignants, on trouve le recrutement d’aides humaines supplémentaire (AESH), la
baisse du nombre d’élèves par classe ainsi que des formations à la problématique d’inclusion. Les interviewés en appellent également au soutien des parents d’élèves, 92% d’entre eux jugeant qu’ils sont des partenaires indispensables.

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